Le
mot tambour n’existait pas dans la langue française avant 1080 : c’est Roland qui, après le
voyage de Charlemagne au Moyen-Orient, l’y aurait introduit. Le terme serait
d’origine perse ou arabe et dériverait de tablir,
tabour et d’al-tambour.
Selon
les Seerer du Sénégal, un jour, Dieu-le-Créateur donna une fête à l’occasion de
laquelle l’hyène, la vorace, mangea de bon cœur, but, s’endormit et manqua le
retour. Au réveil, affolée, elle se mit à hurler de désespoir et à courir dans
tous les sens. L’Être Suprême mit à la disposition de la malheureuse deux
objets pour lui permettre de rejoindre la Terre : une corde et un petit
tambour qu’elle devait battre en arrivant à destination ; ce qu’elle ne
manqua pas de faire en touchant la terre au bout de la longue corde. Cet
incident explique, dit-on, le fait que le tambour, en Afrique noire, demeure
l’élément par excellence de la médiation avec le monde invisible des divinités,
des génies et des ancêtres. De l’hyène, l’instrument passa au lièvre et à
l’homme qui réussit à maîtriser ses vibrations mortelles.
Depuis cette date immémoriale, le tambour à
membrane, populaire instrument de
musique africain, demeure une institution à mille facettes. Chez les Akan,
il est à la fois objet de l’artisanat
africain (instrument de musique), être
animé doté d’un principe de vie, objet de culte et de liturgie et symbole
institutionnel avec ses postulats et principes.
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